L’animal guide des âmes
Dans de nombreuses cultures, tout autour du monde, le chien a l’important rôle du conducteur des âmes dans le royaume des morts. Que ce soit dans l’antiquité égyptienne, avec le dieu Anubis, plus chacal que chien, ou Cerbère, le gardien des enfers à trois têtes de molosse, de même que Gam dans la mythologie nordique qui gardait l’entrée du pays des glaces, le Niflheim. Au Mexique, Xolotl, le dieu à tête de chien devait accompagner non seulement le soleil dans l’Autre-Monde chaque nuit, mais aussi les âmes défuntes. Son rôle était d’ailleurs si important, qu’il se devait de sacrifier tous les autres dieux aztèques afin de permettre au soleil de poursuivre son périple. Ce rôle de contrôleur temporel se retrouvera dans différentes cultures, comme en Chine et en Égypte, et on retrouve alors ici la symbolique de l’étoile Sirius, chien d’Orion dans la mythologie grecque et astre principal de la constellation du Grand Chien. En Afrique, chez le peuple bantou, lors de la transe du sorcier, c’est le chien qui va lui délivrer les messages des morts. Et dans la religion de la Perse antique, il est l’animal de prédilection du dieu Ahura-Mazdâ pour protéger les âmes. Il a d’ailleurs un rôle très contraignant, puisqu’à vouloir prendre sur lui les malédictions, il en deviendra lui-même déchu.
Les religions auront, par la suite, leur mot à dire au sujet du chien. Dans les croyances juives, il ne sera hors de question d’avoir un chien chez soi. Pour les musulmans, il reste la pire insulte qui soit, bien que Mahomet encourage la compassion envers lui. La religion chrétienne approuve ce comportement de fidélité à son maître jusqu’à la mort, et les saints sont souvent accompagnés de ce symbole de contrition.
A force d’avoir été fidèle aux humains, il en a souvent subi sa colère et sa cruauté